DÉLÉGATION MINISTÉRIELLE POUR L’ARMEMENT
DIRECTION TECHNIQUE
DES CONSTRUCTIONS AÉRONAUTIQUES
SERVICE TECHNIQUE AÉRONAUTIQUE
Adresse postale :
4, avenue de la porte d’Issy – PARIS 15e
Adresse télégraphique : TECHNICAERO-PARIS
Téléphone : 532-75-00
Adresser la correspondance
à M. le Directeur du Service Technique
Aéronautique sans indication de nom
L’Ingénieur en Chef KLOPFSTEIN
à
Monsieur René LAMI
S.N.P.L.
Boite Postale n°213
94 – ORLY Aérogare
Paris, septembre 1970
Cher Monsieur,
J’ai retardé l’envoi de cette lettre pour deux raisons. La première, c’est qu’en Août j’étais en congé, la seconde, et la plus importante, c’est que depuis quelques jours nous faisons voler un Mirage IIIA équipé du viseur d’avion de combat qui en fonction approche dispose du vecteur vitesse, d’un repère fixe… et d’une recopie de centrale.
C’est donc la première fois que nous disposons à la fois de V et d’un horizon à l’échelle 1/1.
On peut d’ores et déjà tirer les conclusions suivantes :
- La sonde (à fentes, type CSF T.P.S.60) est d’une qualité inégalée à ce jour (même par des girouettes !). elle fonctionne convenablement dès 50 kts (pendant le roulage). Le problème de la captation semble définitivement résolu.
- La recopie d’horizon, à l’échelle 1/1, bien que présentant encore quelques défauts technologiques, est extrêmement agréable et contrairement à des bruits qui ont circulé longtemps, est parfaitement adaptée aux sens humains.
- Le problème de la maquette située dans l’axe de référence avion n’existe pas. On peut se passer complètement de maquette ou à la rigueur utiliser une maquette très décalée vers le bas sans aucune gêne.
Le fait qu’un horizon à l’échelle 1/1 (associé à un repère de pente à 3°) soit très agréable en vol était de nature à confirmer votre théorie sur l’image d’une piste, j’ai donc préféré attendre ces résultats expérimentaux pour vous répondre.
Une idée extrêmement intéressante est développée dans votre document CK 02091.
C’est le processus qui consiste à faire effectuer la surveillance (…le monitoring ?) du dispositif de guidage par le PILOTE LUI-MÊME, sans utiliser d’alarmes, de lampes, de flash, de klaxons, etc, etc… procédés parfois irremplaçables mais combien dangereux !
L’observation continue de la piste, permettant à tout instant de comparer, sans aucune fatigue intellectuelle, l’ILS et le second guidage justifie une étude sur simulateur, puis en vol. Je vais donc essayer de monter un dispositif expérimental (avec l’aide de CSF).
Je tiens à vous signaler qu’un de mes collègues du Service Technique de l’Aéronautique a déjà eu vent de cette idée au S.G.A.C. Mais d’après lui, la déformation est déjà telle que ces messieurs n’en auraient pas compris l’intérêt essentiel.
Vous devez savoir par ailleurs que Monsieur CALLARD m’a demandé d’étudier avec CSF une solution visant à utiliser l’horizon du 193 en recopie du V sur Caravelle.
Nous réussirons peut-être à obtenir un fonctionnement correct, mais il ne faudra pas que la compagnie Nationale A.F. tire trop hâtivement des conclusions sur un matériel n’ayant pas été conçu dès le départ dans cette… optique.
Meilleures amitiés.
L’Ingénieur en Chef KLOPFSTEIN